Le tourisme culturel est depuis belle lurette une activité de masse.

Vouloir aller au bout du monde pour voir de ses yeux une des sept merveilles, parce que ce qu’on nous en a dit nous a fait rêver, s’apparente à une expérience d’entassement humain, à une concentration d’individus-touristes dans les étroites limites d’un camp, qui pour être de loisir n’en est pas moins soumis aux lois de la gestion des grands nombres.

Ainsi au coeur même de l’activité récréative, la société capitaliste nous impose et nous rappelle sa nature profondément concentrationnaire. De l’école à la maison de retraite, de l’échangeur autoroutier à l’habitat, en passant par les médias de masse, on n’échappe jamais au processus de la gestion du matériau humain.

Pour quelle raison donc dans notre culture, le camp de concentration, version nazie, a-t-il acquis cette place éminente qui est la sienne ? D’y voir la quintessence du mal et comme l’incarnation diabolique de circonstances extraordinaires ne détourne-t-il pas notre regard de la triste réalité qui s’étale pourtant sous nos yeux ? Le monde entier est un camp de concentration… autant le savoir.

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