Nous avons tendance à penser que les tous derniers, et les plus récents changements de société ont été initiés il y a peu de temps, et qu’ils sont le fruit de l’époque moderne.
Rien de plus efficace pour venir à bout d’un tel préjugé que de s’intéresser au personnage de Jeremy Bentham. Cet anglais du XVIIIè siècle est pour la liberté d’expression, pour la liberté individuelle, fervent promoteur du libéralisme, pour l’abolition de l’esclavage, pour la dépénalisation de l’homosexualité, contre l’inégalité des sexes, pour le droit des animaux, c’est-à-dire anti-spéciste avant l’heure, défenseur de l’usure et pour l’abolition de la peine de mort… Ce gars est à lui seul une synthèse de tout ce que l’ingénierie sociale nous déroule depuis et nous annonce régulièrement comme « nouveauté ».
Il est intéressant de constater que tout forme structure dans la pensée de ce Bentham et que ce sont les mêmes arguments qui justifient l’abolition de l’esclavage, l’anti-spécisme, et le diabolique panopticon qui intéressera beaucoup Michel Foucault, comme modèle de la surveillance sociale généralisée.